GEOGLYPHES
LUNDI 13 FEVRIER :
A nouveau un long trajet, que l’on sait d’avance être contraint de faire d’une seule traite. De CALAMA, 90 kilomètres de route droite jusqu’à la jonction avec la PANAM.
Ce paysage désertique est ponctué de panneaux bleus indiquant les noms de mines qui fonctionnaient à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.
Un cimetière au milieu de nulle part nous intrigua et nous y fîmes halte en pleine chaleur de midi. Un village de mineurs avait été créé en 1905 au moment de l’ouverture d’une mine de phosphate qui fonctionna jusqu’en 1956.
Le village qui devait abriter près de 2000 habitants avec femmes et enfants a été rayé de la carte, mais subsiste ce cimetière désolant. Les hommes ne mouraient pas vieux, 20, 25 30 ans...
Au fond du cimetière (prévu très grand) de simples croix de bois, ou même des monticules de terre, pour les premiers travailleurs de la mine. La mortalité infantile était extrêmement importante au vu des modestes tombes peintes en bleu pour les petits garçons, et en rose pour les petites filles. Le dernier enterrement a eu lieu pour une femme, peu après la fermeture de la mine en novembre 1956.
Pas très gai tout çà penserez vous, mais comment ne pas s’y attarder un peu et tenter d’imaginer ces gens, en plein désert, trimant leur vie durant ?
Et l’eau ? Notre conversation vagabondait sur tous les sujets pratiques, comment faisaient-ils pour vivre ici ? Une première réponse vint avec cette rivière à quelques kilomètres, les autres nous nous en doutions un peu et en avons eu confirmation un peu plus tard.
La PANAM est égale à ce que nous connaissons. Droite, avec des travaux de temps à autre, des camions, des mines, des étendues de « salars » (dépression saline, formant des croûtes de sel complètement tourmentées avec des vaguelettes rugueuse dures comme du béton).
Puis, sur les collines, en retrait de la route, se trouvent les premiers géoglyphes. Une expression que l’on peut considérer comme artistique, (mais dont on ne sait rien) des hommes vivant environ 1000 ans avant JC. Ils ont patiemment gratté le sol pour faire ressortir en positif/négatif des figures géométriques, des animaux, (le lama sert de principale inspiration), et même des représentations humaines stylisées. Le site de LOS PINTADOS, le plus important du chili, comporte plus de 400 dessins tout à fait visibles du sol.
Nous avons profité de cet endroit magique où nous sommes restés pour la nuit plus ou moins protégés du vent par quelques arbres et murets de pierre. Il n’en sera certainement pas de même à NAZCA au PEROU où les géoglyphes sont d’une autre dimension et seulement visibles du ciel. Tous ceux qui ont survolé la zone où les représentations animales atteignent 15 à 30 mètres de long, en gardent un souvenir autant ému que secoué... à voir !