Samedi 2 octobre SAPANTA

Nous avons passé la nuit dans un camping pas très folichon, mais accueil sympa.

Lorsque nous prenons la route, nous nous apercevons qu’il est 10 H 30 et non 9 H 30 une heure à avancer sur nos montres. Le temps est gris et bas, nous montons au Nord sur le MARAMURES en traversant une plaine infinie où l’on ne voit que des champs de maïs et des terres labourées. On aperçoit d’anciens kolkhozes délabrés et abandonnés, mais à qui appartiennent donc aujourd’hui ces immenses propriétés de plusieurs centaines d’hectares ?

Je doute que la répartition des terres ait été équitable. C’est la journée des paradoxes : on croise ou dépasse nombre de carrioles à chevaux,

mais aussi des Porsche « Cayenne » et autres BMW X5, des femmes qui trient les épis de maïs à la main dans leur champ minuscule, des masures aux toits percés et des résidences dignes de Walt Disney !

En tout cas j’ai eu le temps de détailler tout çà, car nous avons mis 3 Heures pour faire 120 kilomètres. Une route avec des travaux menés par tronçons de 5km sur une voie. L’assainissement (inexistant) est également engagé car les eaux usées vont directement dans le fossé devant les maisons, d’où l’ingénieux système de gouttière que l’on ne pas qualifier d’élégant !

Nous avons apprécié de changer de paysage en arrivant dans une zone de collines qui nous rapproche de l’UKRAINE. Nous avions prévu d’aller voir le « CIMETIERE JOYEUX » de SAPANTA, nous y sommes vers 16 heures.

Drôle (dans tous les sens du terme) de cimetière. Dès 1935, un artiste local a commencé à sculpter les stèles des tombes en représentant naïvement la vie ou la façon dont le défunt l’avait quittée... pour chacun il a écrit en vers (et en roumain !) une épitaphe résumant ses qualités ou ses travers. Ces stèles sont toutes sculptées et peintes sur un fond bleu foncé encadré de couleurs vives... On reconnaît la cuisinière à ses fourneaux, la sage-femme tenant un bébé, le « pilier de bar », le « coureur de jupons », la fileuse avec son rouet etc. chacun est représenté dans son métier ou par ses défauts connus de tous. Il y a hélas dans ce « cimetière joyeux », des scènes poignantes, d’enfants fauchés par des voitures, d’accidents de la route nombreux, qui pourraient témoigner de la conduite spéciale des roumains au volant.

La tradition des ces stèles perdure, un ouvrier du maître continue à manier le ciseau, c’est une petite entreprise « qui ne connaît pas la crise », car le cimetière compte aujourd’hui plus de 700 tombes.

Dans les environs de SAPANTA, on est en train de construire un Monastère entièrement en bois, y compris les toitures. L’église est terminée avec un clocher en pointe de 75 mètres, qui supporte une croix de 7 mètres d’une demie tonne dont 5 kilos d’or !

Les charpentiers étaient à l’œuvre : du grand art. Nous aurions bien passé la nuit dans ce cadre magnifique, mais non, pas possible !

Alors camping à la ferme.